Lundi 12 janvier 2015 à 21:05

Pour rappel.

Ondevraencoreimprimerlerêvedel'égalitéonn'devrajamaissupprimerceluidelafraternité
Restent des pointillés...

Mardi 6 janvier 2015 à 12:35

Ce matin, avant de partir acheter un abonnement de tram pour me rendre à mes nouveaux stages qui commencent demain, je me suis souvenue du conseil d'une copine de calculer mes droits aux réductions à partir de mon quotient familial. Il faut dire que je n'avais jamais digéré la fois où je m'étais pointée à la boutique de la CTS en 2012 avec mon attestation de bourse et qu'on m'avait rétorqué que l'échelon 0 ne comptait pas et qu'il n'y avait aucun juste milieu entre la réduction boursier échelon 1 et le tarif moins de 26 ans, étudiant ou non. Ce matin donc, sans grand espoir vu le coup de l'échelon 0, je me suis renseignée sur les "tarifs solidaires" et j'ai cherché sur mon compte CAF mon quotient familial. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que j'avais un QF tout pourri, bien en-dessous de la limite supérieure pour bénéficier du tarif le plus réduit possible. Le site disait, pour les 19-25 ans, avec un QF jusqu'à 350 € : 2,40 € par mois. Et là je peux vous dire que c'était de nouveau Noël dans ma tête. MES FRAIS DE DEPLACEMENTS POUR MON MEMOIRE VONT ME REVENIR A 7,2 € AU LIEU DE 75 € ! JE VAIS POUVOIR UTILISER L'ARGENT RECU A NOEL POUR AUTRE CHOSE QUE CE PUTAIN DE MEMOIRE QUI BOUFFE DEJA MON MORAL ! OUIIIIIIIIIII !
Après il y a aussi eu l'amertume de se dire que j'avais payé le plein tarif pendant 3 ans pour rien, et qu'on s'était bien foutu de ma gueule en s'abstenant de me prévenir. Je sais pas, la guichetière de 2012 aurait pu me dire : on ne fait pas de tarif pour l'échelon 0, mais si vous avez envie de perdre à nouveau une heure de votre vie à faire la queue chez nous, vous pouvez revenir avec votre quotient familial. J'avais un peu les boules de m'être ruinée en abonnements alors que j'aurais pu l'éviter ; puis j'arrive à mon dernier semestre d'études, il serait peut-être temps de profiter des tarifs adaptés à ma situation. Bref. En ébullition, j'ai foncé à la CTS, mon attestation de la CAF sous le bras, un justificatif de domicile au cas où, même si j'avais relu trois fois la page internet pour être sûre qu'ils n'exigeraient rien d'autre que la preuve de mon QF.
La boutique était blindée, bien sûr ; deuxième jour de la première semaine de l'année, tout le monde veut se réabonner. J'ai donc poireauté une heure debout dehors par - 3°C, mais avec sérénité parce que je savais que ça en valait la peine. Il y avait 94 personnes devant moi quand je suis arrivée. Un gentil monsieur m'a avancée de 12 places en me donnant un ticket dont il n'avait plus besoin. Même avec le trafic de tickets, ça a duré une plombe. Et puis ça a enfin été mon tour, j'ai dit "Bonjour, je voudrais un abonnement mensuel calculé sur mon quotient familial", la dame a pris mon papier et elle m'a dit "Ah mais vous êtes en-dessous en de 218€." Ben oui. C'est le principe, je suis pauvre donc je viens demander un tarif pauvre.
- Vous avez mal lu nos conditions.
- J'ai regardé sur internet, j'ai vu "jusqu'à 350 €".
- Oui mais en fait ça marche entre 350 € et 218 €. En-dessous de 218 €, il faut faire d'autres démarches : vous devez vous rendre dans votre mairie de quartier avec votre avis d'imposition pour qu'on recalcule votre quotient familial.

Ma tête a dit : EST-CE QUE C'EST UNE BLAGUE ?!?
Ma bouche a dit avec plein de mépris dans la voix :
- Donc j'imagine que j'ai le droit de payer le plein tarif le temps de faire les démarches ?
- Et bien ça dépend, je ne connais pas votre emploi du temps mais si vous pouvez repasser demain ou après-demain, vous pouvez utiliser des tickets en attendant.

Les démarches nécessitant de se procurer un avis d'imposition que je N'AI PAS puisque je suis toujours déclarée avec mes parents et un rendez-vous dans ma mairie de quartier alors que je ne sais même pas où c'est et que j'ai cours et stage toute la semaine, c'était bien évidemment foutu. Et j'ai payé mon putain d'abonnement à 25 balles.

J'ai des copines qui ont travaillé à la CTS et qui ont supporté la mauvaise humeur des clients, je sais que ce doit être un boulot lourd et je sais que ces pauvres guichetier(e)s n'y sont pour rien dans les lois tarifaires. Je les plains, et tout ça. Mais franchement, j'aurais pu faire une tête au carré à la vendeuse quand elle m'a sorti "vous avez mal regardé". NON, PUTAIN, JE N'AI PAS MAL REGARDE. J'ai vérifié en rentrant, la page internet ne mentionne RIEN, nulle part, même pas une minuscule astérisque, sur un changement de conditions pour les QF en-dessous de 218 €. Sur leur beau graphique des tarifs solidaires, comme ils disent, la dernière case dit "jusqu'à 350 €", et pas "de 218 à 350 €". J'ai vérifié cette page trois fois avant de partir pour être sûre de mon coup, et je n'ai rien vu qui infirmait mon hypothèse. Je n'ai pas exploré tout le site à la recherche d'une couille dans le potage, ça c'est sûr. Mais PUTAIN. Oui, justement, "putain" : tous les gens qui arrivaient à la boutique disaient "putain" en voyant le nombre de clients qui attendaient. Quand au bout de cette putain d'attente, elle t'entube profond sur les tarifs, comment la CTS veut-elle que ses clients restent aimable ?
C'était mon deuxième Noël de savoir que j'allais économiser 70 €. Et bien mon deuxième Noël s'est évanoui aussi vite qu'il a été envisagé. J'enrage d'y avoir cru, j'enrage que la CTS ne soit pas foutue de coller les bonnes informations sur son site, j'enrage que la guichetière rejette la faute de son employeur sur moi. "Tant pis pour votre gueule si vous avez fait la queue pendant une heure le coeur rempli d'espoir, vous n'aviez qu'à mieux regarder." J'ai regardé tout ce qu'il y avait à regarder, madame.


J'attends maintenant la fin avec plus d'impatience que jamais, parce que j'en ai marre marre marre d'être pauvre. Pauvre est bien sûr un grand mot, d'ailleurs je n'ai même pas l'air pauvre, regardez, je suis bien sapée : un pull que je porte depuis 8 ans, un collant épais à 3 € et une jupe que j'ai héritée gratos d'une copine. A l'échelon 0, on n'est pas considéré comme pauvre, et pourtant je ne connais pas grand monde dans la promo qui vit avec moins d'argent que moi après avoir payé son loyer. Peut-être qu'on a visé trop haut dans le choix de l'appartement : j'ai une salle de bain et une cuisine à part de ma chambre, waouh, quel luxe ! Quand j'invite des amis de médecine chez moi, j'ai presque honte qu'on rentre à peine à quatre autour de la table alors qu'ils ont tous de grands apparts avec leur micro-salaire de stagiaires dont ils ne font que se plaindre. Alors oui, on relativise toujours quand on sort de sa bulle protectrice et qu'on voit ce qui se passe à l'extérieur, mais j'ai accumulé trop de remarques stupides et de situations culpabilisantes en cinq ans : "mais tu seras jamais boursière, faut vraiment rien gagner pour avoir une bourse !", "bah tes parents peuvent bien te donner 100 € de plus par mois, non ?", "mais pourquoi tu fais pas les cantines pour avoir un revenu ?", "elle est où l'égalité des sexes si c'est toujours moi qui t'invite au resto ?", "mange donc plus de viande !".
Je veux gagner ma vie pour pouvoir bouffer de la viande autre que du jambon et plus d'une fois par semaine. Je veux gagner ma vie pour pouvoir m'améliorer en cuisine dans un autre domaine que les plats végétariens avec trois lardons ajoutés. Je veux gagner ma vie pour pouvoir racheter des chaussures avant que celles de saison ne soit usées jusqu'à la corde. Je veux gagner ma vie pour pouvoir faire de beaux cadeaux à ceux que j'aime et les inviter plus souvent. Je veux gagner ma vie pour pouvoir commander plus qu'un verre du truc le moins cher quand je sors dans un bar. Je veux gagner ma vie pour pouvoir monter le chauffage au lieu de me les peler par crainte de la facture d'électricité. Entre autres.

Dimanche 4 janvier 2015 à 12:53

Balade matinale à vélo - ciel bleu - ville déserte.
Le dimanche remonte dans mon estime.

Samedi 3 janvier 2015 à 18:02


Cela fait bien quelques heures que je me demande si mes voisins écoutent du jazz ou jouent aux Sims avec le volume à fond.

Vendredi 2 janvier 2015 à 11:06

Le moment de sortir les poubelles après les fêtes est un pur instant de grâce. Finie la gastronomie qui remue toute la cuisine et dont on laisse traîner la vaisselle pour profiter du temps en amoureux ! Plus de tempérage du chocolat ni de macarons qui ne tiennent pas, j'arrête la pâtisserie pendant au moins 3 mois (quoique, il y a des anniversaires qui se profilent avant ça...) ! Plus de toasts à beurrer ni de courses de dernière minute dans les supermarchés bondés. Finis les essais coiffure, l'art abstrait sur ongles et le maquillage à outrance ! Fini le papier cadeau qui traîne, fini de reporter à plus tard le ménage !
En 2015, on se sort les doigts du cul et on se prépare un environnement serein, pour affronter les tourmentes de la fin de la vie d'étudiante, et faire en sorte que la nouvelle vie à venir soit au moins aussi belle que la précédente.
Bonne année à celles et ceux qui me liront.

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